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samedi 25 mai 2013

Le concept de texte

1. LE CONCEPT DE TEXTE
1.1 La définition classique du texte.
Nous nous pencherons juste sur la définition la plus simple, pragmatique, qui permet de reconnaître un texte. Roland Barthes l’énonce de la façon suivante : « Qu’est-ce qu’un texte, pour l’opinion courante ? C’est la surface phénoménale de l’œuvre littéraire ; c’est le tissu des mots engagés dans l’œuvre.» 

Cette définition suppose que le média du texte est totalement et exclusivement de nature linguistique et que l’unité de base en est le mot.

1.3 La littérature numérique est-elle « un art du texte » ?
Le dispositif de communication est largement mis à contribution dans la littérature numérique. Nous avons vu à diverses reprises qu’il pouvait, dans cette littérature, jouer un rôle important en modifiant profondément l’activité du lecteur, celle de l’auteur, introduisant dans l’œuvre des éléments qui ne font traditionnellement pas partie des énoncés : écriture collaborative, lect-acteur
Il ne faut plus considérer que l’activité linguistique qu’opère la littérature numérique demeure centrée sur le rapport au texte, elle peut se focaliser sur le rapport que le lecteur entretient lui-même avec sa langue dans notre cas également l’auteur.
Elle se focalise souvent sur la relation de l’usager (auteur ou lecteur) à sa langue et sur le pouvoir d’action du langage (grâce au programme). Cette littérature est alors axée sur le dispositif.  Dans l’écriture collaborative le texte ne se suffit pas à lui même, le processus est tout important, autant que le sens voir plus.

Ainsi donc, les trois caractéristiques qui fondent le texte classique sont préservées mais mises différemment en situation : la langue tient toujours une place centrale dans l’énoncé ou l’énonciation , l’intentionnalité de l’auteur reste centrée sur un travail sur la langue et les structures de l’œuvre sont articulées autour d’une conception du langage. Mais, dans la logique des démarches littéraires du XXe siècle, le texte linguistique n’y est plus toujours porteur de la signification, on peut même assurer qu’il n’y est jamais porteur de la totalité des significations, il partage la gestion du sens avec les autres composantes du dispositif.
(...)
La littérature numérique ne constitue donc pas un « art du texte » mais un art du rapport au langage. En ce sens, toute la littérature numérique, y compris la fiction, peut être considérée comme un cas particulier de la poésie, la fiction étant, en plus, porteuse d’un travail spécifique sur les structures narratives et romanesques.

1.4 Éclatement du texte.
La définition sémiotique du texte nous permet d’englober tous les effets multimédias dans le texte et de même d’évacuer complètement, comme cas limite, les signes alphabétiques. Notons encore une fois que les œuvres littéraires numériques ont un statut de « littérarité émergente ».

Il n’y a plus d’unité du texte comme elle existe pour le livre imprimé. Ces objets sont situés à des endroits divers du dispositif de communication. Le texte n’y est pas non plus pérenne. C’est pourquoi il n’y a plus d’accessibilité « universelle » au texte : celui-ci est changeant, différent pour soi et les autres, sa « surface » (son stimulus Ö) se transforme même d’une lecture à l’autre. 


2.5 Dans le texte-écrit.
|||||||||| TEXTE-ECRIT : Le texte-écrit est la représentation mentale que l’auteur se fait de l’œuvre.
Le texte-écrit est le pendant chez l’auteur du texte-lu. Tout comme le texte-lu, le texte-écrit comporte une représentation du dispositif et du rôle qu’il joue, du texte (au sens où l’auteur l’entend), du rôle de chaque acteur (auteur, lecteur, intervenants techniques…) et de la représentation mentale que chacun de ces acteurs se fait des autres acteurs (auteur, lecteurs, co-auteurs techniques…) en relation avec l’œuvre.

Considérer que le texte est présent dans le texte-écrit revient à donner du poids à l’intentionnalité de l’auteur, à ce qu’il a voulu faire et non seulement à ce qu’il a fait.
Connaître l’intentionnalité de l’auteur est utile pour comprendre les démarches que nous venons de rappeler, mais aussi pour comprendre que, parfois, ce que nous voyons n’est pas « l’œuvre de l’auteur ». Autrement dit, toute lecture non uniquement affective (qui permet de déterminer si on aime ou pas) d’une œuvre numérique ne peut totalement s’affranchir d’un travail de muséologie et d’une lecture génétique qui essaie de retrouver l’état originel de l’œuvre.


Ce qui nous intéresse dans ce passage c'est la réflexion sur la dimension esthétique de l'oeuvre, liée ici au support.
Dire que le texte est situé dans le texte-écrit revient donc à privilégier le point de vue de l’auteur. 

Considérer (...) à prendre en compte tous les points de vue sur le texte ( l’auteur, l’objet et le lecteur)  et à leur accorder une égale importance. Il s’agit donc de l’approche la plus générale. 


Qu’est-ce qu’un signe ? Le texte, comme objet culturel collectif, peut-il encore exister ? Sommes-nous seuls devant le texte ou formons-nous encore une communauté de lecteurs ? 


La littérature numérique questionne, démonte des mécanismes et propose des situations, parfois de nouveaux usages, de surprise en surprise.

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